La robe Magnolia de Deer & Doe fut l’un de mes premiers coups de foudre de couture. Je me souviens être tombée sur les photos de cette robe incroyable, un mélange parfait entre l’élégance et la portabilité. Oui, elle est canon et elle serait à sa place pour une soirée. Oui, elle peut se porter au boulot, avec un gilet. En tout cas, je fais les deux ! Mais cette histoire d’amour a plutôt mal commencé. Et ce fut un très bon apprentissage.
Repartons donc quelques années en arrière. Je débute la couture et j’ai tout juste terminé mon premier projet, une pochette de la marque Petit Patron (que je vous conseille, surtout que l’entreprise est en difficulté et qu’elle mérite qu’on la soutienne !). Je rêve déjà de refaire toute ma garde-robe, mais un savant mix de lucidité et de trouille me dit qu’il faut commencer par le bas de l’échelle. Alors j’attaque par la traditionnelle jupe-cercle (que je porte encore tous les étés, c’est l’un de mes vêtements préférés), tout en lorgnant sur Deer & Doe. Leurs modèles sont si beaux ! Et cette robe ! Cette robe est si belle !
Je finis par prendre mon courage à deux mains et je me lance. À l’époque, je ne couds que depuis quelques mois. J’ai fait toutes les erreurs possibles, à commencer par le pire choix de tissu : j’ai pris un velours côtelé bien trop rigide, d’une couleur qui ne me va pas du tout. Pour la Magnolia, il faut un tissu avec un beau drapé, un bon tombé et de la fluidité. J’ai aussi eu un souci de surjeteuse : j’ai voulu aller trop vite pour surjeter les coutures de manches… et j’ai attrapé un bout de la manche elle-même ! Et comme j’utilisais le couteau de la surjeteuse, pour couper les surplus de coutures et faire des surjets bien propres, et j’ai coupé mon tissu. Erreur qui suit l’erreur : j’ai eu la flemme de rattraper le coup et j’ai laissé tel quel. La partie du tissu attrapée par la surjeteuse est juste à côté de la couture, ce n’était donc pas si grave, mais tout de même notable. J’ai finalement repris cette couture il y a quelques mois et ça m’a pris… un quart d’heure.


J’ai donc appris, grâce à cette première robe Magnolia, à être minutieuse, à choisir correctement mon tissu, à prendre mon temps. Je l’ai un peu porté, mais je l’ai abandonné à l’automne, déçue d’avoir investi autant de temps et d’espoir dans un projet qui s’est révélé raté !
J’ai souvent eu envie de retenter ma chance, mais j’avais du mal à m’y mettre. J’avais publié des photos de ma Magnolia ratée sur un groupe Facebook, plusieurs couturières m’ont aiguillée pour que la prochaine soit plus réussie. Plusieurs d’entre elles me conseillaient de faire un FBA, c’est-à-dire de choisir une taille de moins pour le buste, tout en modifiant le patron pour accommoder une poitrine plus importante. C’est un souci que je rencontre souvent : mon tour d’épaule correspond à une taille, mon tour de poitrine correspond à la taille au-dessus. Si je prend la taille de mon tour de poitrine, je me retrouve avec des coutures d’épaule trop larges et tombantes. Mais si je choisis ma taille du tour d’épaule, ma poitrine ne rentrera pas dans le vêtement. La solution est donc le FBA, mais j’ai toujours eu une sacrée flemme de m’y mettre !



Il m’aura fallu plus de quatre ans pour retenter ce patron ! Mon corps a un peu changé entretemps et comme je partais sur un tissu plus fluide, j’ai décidé de retenter ma chance avec la même taille. Cette fois-ci, ce fut un succès !
La robe Magnolia reste un patron plutôt exigeant, je trouve. D’une manière générale, les patrons Deer & Doe sont exigeants et même si le pas-à-pas est très bien expliqué, ça requiert une concentration importante, pour moi. J’ai rencontré la même difficulté qu’à l’époque pour le buste, les crans de montage du cache-coeur ne correspondaient pas à ce que j’avais. Ce n’était toutefois pas très grave. La jupe est longue à coudre, vu qu’elle est composée de six pans. L’un dans l’autre, je n’ai pas rencontré de difficulté majeure, même si mon tissu assez fluide m’a parfois cassé les pieds et m’a souvent obligé à beaucoup épingler.



Ce qui est très agréable, c’est que je vois le chemin parcouru. Entre la robe que j’ai faite il y a quatre ans, bourrée de défauts, et celle que j’ai fait maintenant, c’est vraiment le jour et la nuit. Je sais, bien sûr, que j’ai progressé en couture et heureusement ! C’est toujours sympa d’en avoir la preuve concrète !
Je devais porter cette robe pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, sauf que j’ai tant travaillé dessus… que je me suis fait un lumbago ! J’ai célébré la nouvelle année au fond de mon lit ! Pas de grande occasion, donc, mais j’ai porté depuis la robe à plusieurs reprises, principalement au boulot, et c’est un bonheur. Elle est belle, douce, confortable. Je la porte avec un gilet long, ce qui permet d’adoucir le côté « robe de soirée ».



infos techniques
Patron :
Magnolia de Deer and Doe
Taille 52
Décolleté de la version B
Longueur de jupe de la version A
Manches de la version A
Modifications :
Suppression du zip
Jupe raccourcie de 15 cm
Tissu :
viscose achetée il y a quelques années chez Mondial Tissu
2 Comments
Et voilà, je lis maintenant! Très beaux progrès en effet!
Merci Miriam ! C’est vraiment chouette de constater quand on avance et qu’on progresse sur de nouvelles techniques !