Grove, mon tout premier manteau (et il est jaune !)

17 janvier 2025

J’ai retrouvé il y a peu de temps la toute première robe que j’ai cousue. Comme on peut s’y attendre, rien ne va : les coutures ne sont pas droites, la tension du fil est mauvaise, l’ourlet est catastrophique. Je l’ai porté l’espace d’un été, puis elle a été reléguée au fond d’une malle. Je ne la porte plus, mais je la garde comme un témoin de cette époque, quand je découvrais le pouvoir de la couture. Cette magie m’émerveille toujours. À l’époque, je n’aurais jamais pensé être capable de coudre un manteau. Et pourtant, nous y voilà. Et en plus, il est jaune !

Ce n’est pas ma première tentative de coudre un manteau. Il y a un peu plus d’un an, je me suis lancée dans le manteau Opium de Deer & Doe. J’ai choisi un coupon de lainage pas trop cher, une bonne doublure Bemberg et j’ai pris quelques heures de cours avec une couturière expérimentée qui habite près de chez moi. Elle m’a aidé pour la première étape difficile du manteau : des poches passepoilées ! Avec précaution et lenteur, j’ai réussi. Puis, j’ai mis mon ouvrage de côté… et je ne l’ai jamais repris. La motivation m’a quittée. La perspective du col tailleur m’effrayait un peu.

Nous voici un an plus tard et je lorgne depuis quelques temps sur le patron Grove Coat, l’un des manteaux proposés par Twig + Tale (oui, encore !), mais je ne suis pas emballée par la capuche. J’utilise assez rarement les capuches des manteaux et je trouve ça encombrant (bien que très joli). Twig + Tale a alors sorti un pack avec plusieurs cols différents, pour remplacer cette capuche. J’ai eu un coup de cœur pour le « funnel collar », un col montant qui rappelle vaguement les manteaux militaires (je rêve de me coudre un jour un manteau inspiré des modèles de l’armée des années 50 ou avant).

Cette fois, pas question de ne pas aller au bout du projet. Pour me « forcer » à finir, j’ai décidé d’utiliser un coupon d’une belle laine jaune que j’avais acheté sur un coup de tête, des années plus tôt, sur le marché. Le stand de tissus a souvent des pépites, des fins de collections de grandes maisons et ce jour-là j’ai eu la chance de trouver cette superbe laine légèrement brossée. Je m’en plains souvent : trouver de la vraie laine (du 100% laine, pas du 20% laine et 80% de saletés plastiques poly-trucs) est vraiment compliqué en France. Surtout à un prix qui n’oblige pas à sacrifier son assurance-vie. C’est d’autant plus difficile depuis le Brexit, car il y a des tissus en 100% laine absolument sublimes en Angleterre, mais les frais de douanes sont prohibitifs. J’avais par exemple complètement craqué pour ma cape Overland, c’était un budget un peu étourdissant !

Me voici donc en train de mettre les premiers coups de ciseaux dans mon beau coupon d’un jaune pétant. Pour la doublure, je choisi un coton, sauf pour les manches qui sont dans un tissu spécial doublure de manteau, afin que ça n’accroche pas quand on enfile sa veste. Fun fact : j’ai trouvé le tissu de la doublure chez Toto, à Lille. Je ne me voyais pas faire une blouse ou une jupe avec, dès le début j’ai prévu que ce serait une doublure. J’ignorais que c’était une référence à Naruto !

La couture en elle-même a été très simple. Il n’y a pas de vraie difficulté technique, en dehors des épaisseurs de laine. J’étais un peu inquiète pour les boutonnières, mais finalement c’est passé ! Quand j’avais fait la cape Overland, j’ai dû faire les deux boutonnières à la main et ça avait été laborieux. J’étais donc très soulagée que cette fois-ci, ma machine ne rechigne pas trop ! Les boutons, c’est d’ailleurs l’un de mes petits détails préférés. Ils appartenaient à ma belle-mère et j’y tient beaucoup.

Pour le reste, le modèle est simplifié et il est donc très accessible : il n’y a pas de col tailleur et les poches sont prises en sandwich dans la couture des côtés de la veste. Il y a des pinces poitrines et des pinces pour les épaules, mais c’est très facile à faire, même avec de la laine. Même l’assemblage du manteau et de la doublure ne pose pas de réel problème, surtout que Twig + Tale propose des tutoriels vidéos pour chacun de ses patrons et que ça permet de lever le moindre doute. Finalement, l’étape qui m’a pris le plus d’énergie, c’est la découpe du tissu, à laquelle j’ai porté une attention accrue pour éviter une mauvaise surprise par la suite.

C’est peu dire que je suis fière de moi. Ce premier manteau m’apparaissait comme une montagne quasiment infranchissable, il s’est révélé bien plus facile à coudre que je le pensais. Il m’a redonné la motivation de finir le manteau Opium de Deer & Doe, qui attend toujours au fond d’un placard. Le niveau de difficulté sera un peu plus relevé, ce sera un joli défi pour 2025 !

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