Ça y est, c’est terminé. Trois mois à Hong Kong sont passés à une telle vitesse. Je me rappelle très précisément les tout premiers instants. La chaleur un peu étrange, étouffante, différente de celle que je connais. La lumière éblouissante, plus claire, plus tranchante. Les odeurs étrangères, parfois attirantes, parfois écoeurantes, presque toujours surprenantes. Les premières heures restent imprimées dans ma mémoire.
Arrivée à l’aéroport, prendre un train jusqu’au centre-ville, les kilos de bagages qui m’arrachent les épaules, trouver le métro, grimper dans une rame, se prendre une gifle thermique à cause de la climatisation réglée à 18 degrés, se dire que je vais attraper un rhume, errer dans les rues en cherchant mon appartement, blêmir à la vue de ma chambre de la taille d’un placard, rencontrer mes nouveaux colocs, appeler ma famille pour les rassurer, quitter l’appartement immédiatement, déambuler dans les rues alors que la nuit s’installe… Et quatre jours plus tard, tomber malade, comme prévu, à cause de la climatisation.
Les dernières semaines, par contre, sont passées si vite, tout me semble flou. Quand j’essaie de résumer trois mois de voyage, tout me revient d’un seul coup, de manière chaotique. Je me rappelle que les Hongkongais marchent lentement dans la rue, mais que les chauffeurs de bus, eux, roulent à toute vitesse. Je me rappelle les randonnées où je me suis laissée surprendre par la pluie : une minute avant, le soleil tapait dur et d’un seul coup, la pluie s’abat et sa lourdeur me fait ployer. Je me rappelle la déception en visitant certains sites touristiques, comme le grand Buddha sur l’île de Lantau, trop de Buddha business, pas assez d’authenticité.
Je me rappelle de moments de solitude quand le chauffeur de taxi ne connaît que le nom cantonais de la rue et que je ne connais que le nom anglais. Je me rappelle du vendeur de la boutique de photo qui s’adresse à moi en français, parce que 60% de sa clientèle est française, donc il a décidé d’apprendre le français grâce à la BBC ! Je me rappelle les regards insistants des Hongkongais, surtout au restaurant et dans le métro. Mais pourquoi ? Je vérifie discrètement si mon t-shirt est à l’endroit, si mon mascara ne coule pas… Rien à signaler. Mais… pourquoi me regardent-ils comme ça ?
Hong Kong gardera toujours une place spéciale pour moi. C’est mon premier voyage complètement indépendant. J’ai vécu six mois à Berlin. Quoi qu’en disent les Allemands, nos cultures ne sont pas si éloignées. Six mois à Québec ? Au moins, nous partageons la langue. Mais Hong Kong, ça commence à faire très loin. Aussi bien d’un point de vue géographique que culturel. Et c’est pour ça que vous devez visiter Hong Kong.
À partir de la semaine prochaine, on revient en France. Je dois encore vous parler de mon voyage en Corée du Sud, mais avant ça, je vous propose un été ensemble dans le centre de la France. Ne faites pas cette tête, il y a de très belles choses à découvrir ! Et bientôt, je ne serai plus la seule à écrire sur Agaramundia. Ma petite soeur viendra vous parler de son voyage au Portugal ! À dimanche prochain !
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