La veste Pekka de Ready to Sew a été l’une des étapes importantes de mon apprentissage de la couture. C’est le tout premier vêtement doublé que j’ai réalisé. Avant ça, l’idée de doubler une veste, une robe, une blouse ou n’importe quelle fringue me faisait un peu peur. Si on ajoute le fait que je suis plutôt flemmarde, on comprend mieux pourquoi j’ai mis quasiment un an et demi avant de m’aventurer dans les joies de la doublure.
D’ailleurs, c’est l’un des rares vêtements doublés que je possède. Mon cerveau est réfractaire à l’idée de coudre deux fois un vêtement (le tissu extérieur, puis la doublure) pour n’en faire qu’un seul. Alors que… c’est si beau. À l’intérieur comme à l’extérieur. À chaque fois que je porte ma veste Pekka (soit 70% du temps en automne et en hiver, principalement chez moi, comme vêtement d’intérieur, mais pas seulement), j’ai un petit moment de « woah ». Elle n’est pourtant pas parfaite (j’y reviendrai), mais je l’adore. Ne pas voir la moindre couture est incroyablement satisfaisant !
Coudre la Veste Pekka
J’ai découvert la Veste Pekka de Ready to Sew comme je découvre 90% des marques de patrons que je finis par coudre : grâce aux réseaux sociaux. Pour la couture, rien ne bat Instagram et Pinterest. Les algorithmes ont fini par bien me connaître et ils me suggèrent des types de vêtements et de patrons qui pourraient me plaire. Souvent, en effet, ils me plaisent.
La Veste Pekka m’a tout de suite attirée, mais elle est doublée. Au début, je ne pensais tout simplement pas avoir le niveau pour la réaliser. Beaucoup de gens conseillent de se lancer, en tant que débutant, même si le projet nous semble un peu compliqué. C’est un bon conseil, mais j’ai du mal à l’appliquer. J’ai un boulot prenant et des horaires de nuit. Ça me laisse peu de temps libre. Ou plutôt, ça me laisse peu de temps libre au cours duquel je ne suis pas à l’état de zombie sur mon canapé. Je me lève à 2h du matin et je sors du travail entre 10h30 et 11h. Au début je pensais que ça me laisserait beaucoup de temps, toute la journée, pour vaquer à mes occupations. En réalité, l’être humain n’est pas fait pour se lever aussi tôt et ce rythme me transforme en marshmallow qui a du mal à faire les tâches les plus basiques. Si vous avez déjà travaillé de nuit, vous savez sans doute de quoi je parle. Mais je digresse.
Se lancer dans une couture compliquée représente toujours un défi pour moi, car c’est beaucoup de temps et d’énergie. J’ai donc repoussé longtemps la Veste Pekka en bas de ma (longue) liste de patrons à coudre. Instagram avait toutefois très bien compris qu’elle était exactement le genre de vêtements que j’allais adoré porter et il m’a bombardé de photos et de vidéos de Veste Pekka. Ça a fini par fonctionner.
J’ai donc cousu la Veste Pekka. Et là… miracle. Tout était simple. Les instructions sont claires comme de l’eau de roche. Le pas à pas est fluide. Les étapes s’enchainent facilement. En arrivant à la doublure, je me suis dit : « aha, fini la rigolade, ça va devenir compliqué, là… non ? »
Non. Ce n’est pas devenu compliqué. Encore mieux : j’ai eu l’impression d’être une magicienne. Vous lirez souvent, sur ce blog, que la couture, c’est de la sorcellerie. Et c’est vrai ! J’ai suivi scrupuleusement et attentivement les explications. J’ai regardé et re-regardé la vidéo réalisée par Ready to Sew sur sa page Youtube et dans laquelle elle détaille l’assemblage de la doublure avec le tissu extérieur. À ma grande surprise, tout s’est déroulé parfaitement. En quelques instants… j’avais un vêtement terminé et parfaitement doublé.
Je n’ai finalement rencontré qu’une seule difficulté : la Veste Pekka est dotée de poches immenses. Quand je dis immenses, ce n’est pas une exagération. Je peux y mettre ma gourde de 50 cl en entier et il reste de la place. J’ai sans doute mal coupé l’une des pièces quand j’ai coupé le patron papier, car les fonds de poche sont 3 cm trop courts ! Ça ne porte pas vraiment à conséquence : les fonds de poche sont à l’intérieur, ils ne se voient pas. Et les poches sont tout à fait fonctionnelles.
Le tissu
Plus j’avance dans la couture et plus je privilégie les matières naturelles. Quand j’ai commencé, je choisissais en fonction du motif : si un tissu était joli, je l’achetais. Comme beaucoup de débutants, j’ai appris au fil du temps et des erreurs l’importance de la matière, du poids, du drapé. À quelques exceptions près, je n’achète plus de matières synthétiques, que je trouve désagréables à coudre et encore plus à porter. Mes favoris sont le lin et le coton.
Pour cette veste, j’ai donc choisi un 100% lin d’un beau orange pour l’extérieur, je l’ai trouvé chez Marynap, une entreprise familiale creusoise que j’aime énormément. Pour la petite histoire, la fondatrice de Marynap travaillait pour l’entreprise de vêtements de luxe De Fursac. Comme son nom l’indique (mais quasiment tout le monde l’ignore), c’est le nom de la commune Fursac, à l’ouest de la Creuse, où la marque était installée. En 1996, De Fursac a commencé à délocaliser sa production en Pologne, pour d’évidentes raisons financières. En 2021, la dernière unité de production encore installée en Creuse a fermé.
Maryse, la fondatrice de Marynap, est restée dans le domaine de la couture. L’atelier propose de confectionner des vêtements pour enfants, des coussins, des rideaux ou encore de retapisser des meubles. Elles vendent aussi du tissu. C’est l’une de mes adresses préférées, déjà parce qu’il y a une belle sélection de tissus qui est souvent renouvelée, mais aussi parce que c’est toujours un plaisir d’y passer et de discuter avec la patronne et avec sa fille qui a repris la main. C’est donc là-bas que j’ai acheté le lin. De mémoire, il m’a coûté environ 20 euros du mètre. C’est un budget, mais je préfère du lin de qualité. Comme je l’ai dit plus haut, coudre me prend du temps et de l’énergie. C’est un investissement. Alors je préfère y mettre le coût nécessaire, pour créer un vêtement durable et qui m’accompagnera longtemps. J’ai cousu la Veste Pekka en octobre 2021. Nous sommes en septembre 2023 au moment où j’écris ces lignes et elle n’a pas bougé d’un iota. Pourtant, vraiment, je la porte quasiment tous les jours dès qu’il fait moins de 10 degrés.
La doublure est un coup de coeur. C’est le tout premier tissu que j’ai acheté. Je l’ai trouvé sur le marché, à Guéret, chez la famille Ferrari. Eux aussi sont l’une des très bonnes adresses, en Creuse, pour trouver du tissu. Ils se spécialisent notamment dans les fins de stocks dans grandes maisons et ils ont toujours des pépites. Si on ajoute que le père et le fils qui gèrent l’entreprise sont très sympas et de bons conseils, ça donne envie d’y revenir ! J’ai acheté pour 5 euros du mètre ce coton d’inspiration toile de jouy. J’en ai pris en rouge et en bleu. Le rouge est devenu ma toute première couture : un sac doublé tout simple, sur le modèle d’un tote bag. Je ne savais pas quoi faire du bleu, dont j’avais acheté trois mètres. Quand j’ai cherché une doublure pour la Veste Pekka, ce coton s’est imposé comme une évidence. L’avantage de la Veste Pekka, c’est qu’elle est large. Il n’est donc pas indispensable d’utiliser un tissu glissant (comme c’est généralement la règle pour les doublures) pour pouvoir la mettre par-dessus les vêtements.
J’ai refait une veste Pekka, que j’ai offert à ma soeur. Même si nous ne faisons pas la même taille (j’ai coupé une ou deux tailles en dessous de la mienne, pour elle), ce modèle est ample et tellement bien conçu que je peux la porter aussi. Je prévois d’en faire d’autres, sans la moindre hésitation. Il faudra juste que je dépasse, encore une fois, ma flemme de la doublure ! Je sais que ça en vaut la peine !
PS : oui, je suis rousse sur ces photos ! Au cours de l’été 2021, j’ai eu envie de tester. On dit qu’il faut faire des erreurs pour apprendre. Vous ne verrez pas d’autres photos, ici, où mes cheveux ne sont pas de leur couleur noire naturelle !
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