Venise est une ville incroyablement photogénique. En quatre jours, je l’ai vue sous un soleil radieux, sous la pluie, emmitouflé dans un épais brouillard… Ne manquait plus que la neige, mais je n’ai pas eu cette chance ! Peu importe la météo, la ville sera belle. La photo occupe toujours une part prépondérante dans mes voyages et Venise restera l’une des villes dans laquelle j’ai pris le plus de plaisir. Je partage avec vous 10 idées de photos, au cas où ça pourrait vous intéresser. Certains lieux sont évidents, vous y passerez forcément. D’autres, en revanche, sont un peu moins connus (ou en tout cas, pas assez valorisés !) et j’espère vous donner envie d’aller y faire un tour.
Bien sûr, cet article n’est pas une leçon de photographie, je ne suis pas en position d’en donner. Il s’agit juste de partager avec vous les bons moments photo que j’ai passé dans la ville, comment j’ai pris les photos. Vos critiques sont d’ailleurs les bienvenues.
Pour info : une carte répertoriant tous les lieux se trouve en fin d’article.
1. Le Palais des Doges
On commence avec le plus évident ! Et pourtant, c’est aussi l’un des endroits de Venise les plus compliqués à photographier si l’on veut une image réussie. Il faut attendre la bonne lumière, il y a toujours trop ou pas assez de monde, il faut une bonne dose de chance…
Placez-vous au niveau du Campanile San Marco. J’ai choisi de cadrer une seule des deux colonnes. Pour la petite histoire, les guides touristiques vous diront que les vrais Vénitiens évitent de passer entre les deux colonnes, car c’est là que les exécutions publiques prenaient place et marcher entre ces deux colonnes porterait malheur… Mais bon, de vrais Vénitiens, on en croise peu sur la Piazza San Marco. Je vous conseille de privilégier les premières heures du matin, pour deux raisons. D’abord, la lumière est sublime ! Quand on fait face à l’eau, le soleil se lève à votre main droite, pile entre les colonnes du Palais des Doges. Les dalles au sol servent de réflecteur, diffusant la lumière et l’adoucissant. Ensuite, c’est l’heure à laquelle il y aura le moins de monde. En novembre, le soleil se lève un peu avant 7h, mais il y a tout intérêt à y être dès 6h30, voire plus tôt. Attendez que des passants apparaissent et déclenchez quand ils se trouveront entre deux colonnes. Comme vous êtes à contre-jour, leur ombre se détachera sur celle du Palais.
En toute honnêteté, les différentes photos que j’ai prises ne me plaisent que moyennement. Je n’ai pas réussi à obtenir l’effet que je souhaitais. Trop de monde, pas assez de chance ni de patience !
Réglage : au zoom, pour la facilité et avec une ouverture assez petite pour que tous les éléments soient à peu près nets.
2. Le pont des soupirs
Encore une fois, il s’agit d’un cliché archi-connu et que vous auriez pris de toute manière… Mais il y a un petit secret ! La plupart des gens prennent la photo depuis l’un des deux ponts qui entourent le pont des soupirs, généralement celui qui se trouve le plus proche du Canal Grande. Or, si vous vous enfoncez dans la ville et que vous prenez le troisième pont en partant de celui des soupirs, vous aurez une vue bien plus intéressante ! Encore une fois, privilégiez le levé du soleil : c’est le moment de la journée où il y aura moins de monde, mais quelques passants seront quand même là pour jouer les silhouettes sur vos photos et c’est aussi le moment où le soleil s’engouffre dans le canal. Le soir, la lumière est bloquée par le Palais des Doges et ça ne rend pas le même effet.
Réglages : avec le zoom et l’ouverture au maximum (soit f/4 sur mon zoom), pour que le pont soit net, mais pas les passants sur les autres ponts. Je l’ai ensuite converti en noir et blanc sur Lightroom en ajoutant du grain pour un rendu « film » que j’affectionne.
3. Ca’ d’Oro
Je ne parle pas de la façade du Ca’ d’Oro, même si elle est superbe. C’est l’un des nombreux palais qui borde le Canal Grande et son nom signifie « maison d’or ». Vous aurez l’occasion de l’admirer en empruntant un vaporetto. Ce que moins de gens savent, c’est que l’intérieur du Ca’ d’Oro est tout aussi splendide. Il abrite un musée qui vaut vraiment le coup d’œil, malgré le prix de l’entrée (8 euros). Surtout, la cour intérieure vaut le détour. Les mosaïques au sol, au plafond et au mur sont à couper le souffle ! Les possibilités de photos sont larges, à vous de voir ce qui accroche votre œil. Comme j’aime bien les photos un peu plongeantes, celle-ci est l’une de mes préférées : on voit bien la profondeur de la pièce, les détails des mosaïques, l’architecture.
4. Les gondoles
J’ai mis trois jours à réussir des photos de gondoles qui me plaisent un peu ! À vrai dire, je repars de Venise avec la frustration de n’avoir fait que des photos très touristiques. Les gondoles sont tellement iconiques que la tentation est grande de les mitrailler dès qu’on en voit une. Au bout du deuxième jour, je me suis interdite de prendre la moindre photo où l’on voyait « juste » une gondole. Et c’est là que c’est devenu intéressant. L’avantage, c’est que leur forme est très reconnaissable, vous pouvez donc n’en montrer qu’une partie ou les flouter sans que ça n’entrave la lecture de l’image. Encore une fois, mes photos sont loin d’être très bonnes, mais je ne vais pas piquer celles des autres pour illustrer mon propos. Celle-ci est l’une de mes préférées : elle a été prise au travers de la vitre de la cabine du pilote d’un vaporetto. En tête d’article, il y a un autre exemple, toujours depuis un vaporetto.
Réglages : j’ai volontairement utilisé le 50 mm pour privilégier une ouverture assez grande (f/3.5) afin d’isoler mes gondoles, mais pas trop petite, pour qu’elles soient toutes nettes. Là encore, j’avais envie de noir et blanc et de grain !
5. En haut du Campanile
Sur les blogs, les avis divergent : faut-il payer 8 euros pour monter en haut du Campanile qui domine la Piazza San Marco ? Certains trouvent le prix excessif, d’autres recommandent l’expérience. Personnellement, j’ai adoré et je n’ai regretté ni les 20 minutes de queue, ni les 8 euros. Mais attention, il ne faut pas grimper les 60 mètres du Campanile à n’importe quel moment de la journée ! Essayez d’y être environ 30 minutes avant l’heure de coucher du soleil. Prendre la Piazza San Marco de haut, avec la lumière dorée du crépuscule a quelque chose de magique, malgré les vents glacés qui s’engouffraient jusque sous ma veste ! Je suis redescendue transie, mais ravie.
6. Les façades du Canal Grande
Comme je vous l’ai expliqué dans l’article de la semaine dernière, inutile de prendre une gondole pour profiter du Canal Grande. En début ou en fin de journée (encore une fois, pour la lumière et aussi pour éviter la foule), prenez un vaporetto. Je vous conseille de vous mettre à l’arrière, il y a quelques place assises en extérieure. Mettez vous d’un côté et concentrez vous sur l’une des deux rives, vous aurez le temps de photographier l’autre rive au retour.
Réglages : au zoom, pour isoler les façades qui m’intéressaient. J’aime bien les photos de face, donc la mini-difficulté consistait à déclencher pile-poil au bon moment, quand j’étais bien droite par rapport à la façade. J’ai privilégiez des ouvertures assez petite pour que tout soit à peu près net.
7. Le Caffé Florian
Encore une photo assez clichée, qui a été faite et re-faite. Le Caffé Florian étant l’une des attractions touristiques de la ville, il y a souvent beaucoup de monde autour du café et prendre une photo réussie devient compliqué ! Comme souvent à Venise (vous commencez à connaître la chanson !), l’important sera donc le moment où vous prendrez la photo. Le Caffé Florian reste ouvert jusqu’à 23h en hiver. Dès 21h30, l’endroit est quasiment désert. Idéal pour essayer de capturer les allées et venues du personnel, en livré, au travers des vitres. Le Caffé reste très éclairé jusqu’à l’heure de fermeture, vous pouvez donc compter sur cette lumière pour illuminer la devanture et le superbe sol devant l’entrée.
Réglages : au 50 mm, la focale qui correspond le mieux à la vue humaine, pour rendre un côté « comme si on y était » à la photo. Avec l’ouverture au maximum (F/1.4) pour mettre en valeur le serveur.
8. Portes et fenêtres
Vous vous rendrez vite compte en vous promenant dans Venise que les portes et les fenêtres sont superbes. Les formes, les couleurs, les types de matériaux de construction, les styles architecturaux varient d’un bâtiment à l’autre. Au final, chaque fenêtre et chaque porte semble presque unique… et pourtant, une sorte d’harmonie se dégage. Je suis presque sûre que je pourrais repérer une fenêtre vénitienne au milieu de photos de fenêtres du monde entier ! Avant même d’arriver à Venise, j’avais vu des photos des façades et j’ai eu envie de faire une série sur les portes et une autre sur les fenêtres, avec l’idée de les rassembler dans une seule photo.
9. Les devantures des magasins
Difficile de résister à l’envie d’acheter un masque de Carnaval… dans ma tête, deux petites voix se disputaient :
– Ils sont tellement beaux…
– Non.
– Ce serait un souvenir du voyage… après tout, le carnaval est l’un des symboles de Venise !
– Tu ne vas pas claquer 120 euros pour un souvenir qui va prendre la poussière ?!
Résultat, Petite Voix 2 a gagné. À la place, je me suis défoulée en photographiant les vitrines. D’ailleurs, c’est un moyen de photographier le carnaval, même quand il n’est pas en cours. Deux devantures ont particulièrement accroché mon oeil : quand vous faite face au Musée Correr, avec la basilique San Marco dans le dos, empruntez le petit passage sur votre droite. L’un des magasins réalise de très jolies compositions en vitrine. L’autre, c’est là où j’ai pris la photo juste au-dessus : dans le quartier Canareggio, le long de la Strada Nova, où plusieurs boutiques se suivent et ne se ressemblent pas.
Réglages : au 50 mm, ouverture f/2.8 pour isoler le vendeur au milieu de ses masques.
10. Giudecca
Voici une vue de Venise que l’on trouve rarement dans les guides de voyages (en tout cas les moins complets) : Giudecca. C’est l’une des petites îles qui font face à l’île principale de Venise. Tout en longueur, Giudecca longe le quartier Dorsoduro. Un vaporetto vous dépose à la pointe nord, une vingtaine de minutes de marche tranquille plus tard, quelques clichés, et un vaporetto vous récupère à la pointe sud, direction San Marco. Au final, c’est l’une de mes images préférées de Venise parce que j’ai vraiment eu l’impression de voir quelque chose que je n’avais pas déjà vu dans un magazine ou dans un guide de voyage.
Réglage : au zoom, parce que la rive de Dorsoduro est quand même un peu éloignée. En respectant la règle des tiers, j’ai préféré mettre plus de ciel que d’eau parce que le temps nuageux, juste après une petite pluie, donnait une jolie atmosphère.
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