Hong Kong est un terrain fantastique pour s’améliorer en photo, peu importe le niveau. Hong Kong by night ? Encore mieux !
D’une, il fait très chaud et humide dès l’arrivée du printemps. Prendre des photos en plein jour, sous un soleil de plomb, c’est épuisant et on a de bonnes chances de revenir avec une insolation, une migraine ou un coup de soleil, voire les trois (je vous raconterai bientôt le plus beau coup de soleil de toute ma carrière de visage pâle !). En revanche, la nuit, il fait un tout petit peu plus frais. Disons que l’atmosphère est légèrement moins étouffante. Au moins, le soleil n’essaie pas de vous assommer à grands coups de rayons solaires lourds comme le menhir d’Obélix.
De deux, la ville est sûre. On m’a affirmé récemment que Hong Kong se classait à la deuxième place des villes les plus dangereuses du monde et j’en suis tombée des nues ! J’aurais plutôt classé Hong Kong parmi les villes les plus sûres du monde ! D’ailleurs, je n’ai pas réussi à retrouver ce classement, mais je suppose que ça pourrait se justifier par la présence de la mafia ? Or, la mafia ne s’occupe pas vraiment des touristes, à moins d’aller chercher les ennuis. En tout cas, je ne me suis jamais sentie menacée et je n’ai jamais eu le moindre problème alors que je déambulais dans toutes les ruelles, seule avec mon appareil photo, à deux ou trois heures du matin. Je ne ferai jamais la même chose à Paris ou Marseille.
Alors, comment profiter de Hong Kong by night ?
1. Connaître son appareil photo
Est-ce que vous utilisez un rélfex ou un compact ? Voire un smartphone ? Dans tous les cas (même si c’est un peu plus compliqué pour le smartphone), trois réglages vous intéressent.
- D’abord, les ISO. C’est la sensibilité, c’est-à-dire que plus le chiffre est élevé, plus le capteur (l’équivalent numérique de la pellicule) enregistre de lumière. À la lumière du jour, une valeur de 100 ou 200 ISO suffit (surtout à Hong Kong, où la luminosité est intense). La nuit, vous pouvez aller plus haut : 400, 800, 3200 ISO selon ce que votre appareil vous permet. Faites des essais, vous verrez vite qu’avec les mêmes réglages, une photo à 800 ISO est plus lumineuse qu’une image à 100 ISO. Mais il y a un piège : plus vous augmentez les ISO, plus l’appareil produira du bruit. Pour comprendre de quoi il s’agit, prenez exactement la même photo avec une valeur basse et une valeur très haute. Des points apparaissent, surtout dans les zones d’ombre, comme une sorte de poussière. La plupart du temps, ce n’est pas très joli. C’est donc un arbitrage et il faut trouver le niveau qui vous satisfait : assez de lumière et pas trop de bruit.
- Ensuite, l’ouverture. Sur votre appareil, c’est le chiffre qui ressemble à « f/1,4 » ou « f/8 ». Plus le chiffre est petit, plus votre appareil laisse entrer de la lumière. Si vous pouvez changer manuellement l’ouverture, réglez-la sur le plus petit chiffre possible, c’est-à-dire une grande ouverture. Mais attention : sur la plupart des appareils, l’ouverture change dès que l’on zoome. À choisir, mieux vaut s’approcher de son sujet sans zoomer plutôt que mitrailler de loin, au zoom maximum. Ensuite, plus l’ouverture est grande, plus la zone de netteté est petite. À « f/1,4 », une petite portion de l’image seulement sera très nette. Par exemple, la photo du chat juste au-dessus : grande ouverture, pour faire entrer la lumière, mais seule la tête du chat est nette, ce qui se trouve devant et derrière est flou.
- Enfin, la vitesse. C’est crucial. En dessous de 1/30, c’est-à-dire un trentième de seconde, il est presque sûr que votre photo sera floue. D’ailleurs, selon la personne qui vous parle, on vous dira que 1/30 est trop bas et qu’il faut un trépied sinon l’image est floue, d’autres diront qu’il faut minimum 1/60, voire 1/200… Chacun sa recette. Personnellement, j’ai réussi à obtenir des images à peu près nettes avec une vitesse à un quinzième de seconde.
Généralement, je ne me préoccupe que de deux réglages sur trois. Toujours les ISO. Sur l’appareil que j’utilisais à l’époque (le Nikon D5000), au-dessus de 400 ou 600 ISO, la qualité de l’image se dégrade. Donc je ne vais pas au-dessus. Ensuite, je choisis soit l’ouverture, soit la vitesse, selon ce que je veux et je laisse l’appareil choisir l’autre réglage. Par exemple, pour le chat, je voulais que tout soit flou, sauf le chat. Donc j’ai choisi l’ouverture et j’ai laissé l’appareil régler la vitesse. Pour la photo des bâtiments en tête d’article, j’ai réglé la vitesse en posant l’appareil sur un muret : 1/15 de seconde. Les nuages sont très légèrement flous, parce qu’ils bougeaient assez vite, mais les buildings, eux, sont nets.
À noter que tous les appareils ne permettent pas de modifier ces réglages, mais ça devient quand même la norme. Pour les smartphones, il existe des applications pour régler la vitesse et/ou l’ouverture, mais je n’en utilise pas donc je préfère ne pas vous recommander ce que je n’ai pas testé.
2. Trouver la bonne position
On n’y pense pas forcément, mais la position du photographe compte beaucoup. Par exemple, plutôt que de rester dans une position debout normale, écartez vos pieds, un devant et l’autre derrière, vous serez plus stable. La nuit, l’appareil photo va spontanément vous proposer des vitesses basses, il faut donc être le plus stable possible pour éviter le moindre mouvement. Si vous pouvez vous appuyer contre quelque chose (un arbre, un mur, un poteau…), ça vous aidera aussi à rester immobile. Soutenez votre appareil photo avec vos deux mains et retenez votre respiration une seconde, au moment d’appuyer l’appareil sur l’obturateur. L’idéal est de prendre une inspiration, d’expirer doucement, de bloquer sa respiration, de prendre la photo et de finir d’expirer. Ça a l’air bête, dit comme ça, mais tous ces petits trucs ont fonctionné pour moi.
3. Utiliser la lumière disponible
Ce qui est génial à Hong Kong, c’est que la nuit est loin d’être noire ! C’est d’ailleurs ce qui fait tout l’intérêt d’une séance de photo « Hong Kong by night ». Il y a des panneaux lumineux partout, des bus, des lampadaires… Servez-vous-en ! Le fleuriste (en photo juste au-dessus), par exemple, se trouvait juste en bas de ma rue. Je le croisais tous les jours et je l’avais déjà repéré. La nuit, c’était encore mieux : l’éclairage sur ces fleurs me fournissait toute la lumière nécessaire pour prendre une photo nette. C’est le principe de la photo de nuit en ville : les éclairages nocturnes donnent une nouvelle atmosphère à l’espace urbain. Pareil pour l’image juste en-dessous : c’était le mur d’un magasin branché à Causeway bay, le quartier shopping de Hong Kong. Les passants formaient des silhouettes qui me plaisaient.
4. Marcher !
Beaucoup. Hong Kong est une ville qui invite à la déambulation. Pourtant, je ne suis pas une très bonne marcheuse et je ne suis pas particulièrement fan de randonnée. Mais plusieurs fois par semaine, j’attrapais mon appareil photo et j’allais me promener dans la ville. J’y découvrais des choses différentes presque à chaque fois. Autant pour une balade de vingt minutes que de deux heures ! D’une manière générale, aussi bien la nuit que le jour, avec ou sans appareil photo, c’est en marchant sans but dans la ville qu’on la découvre vraiment.
(PS : Hong Kong est un bon endroit pour acheter du matériel photo, les prix sont généralement inférieurs à ce que l’on trouve en Europe. Mais le risque d’arnaque, lui, est supérieur ! J’ai eu la chance d’avoir de bons conseils, je vous prépare un article à ce sujet)
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