New York est à vous !
À treize ans, j’ai échappé de justesse à une année en immersion en Allemagne. Ma mère trouvait l’idée fantastique, arguant que je reviendrai complètement bilingue. La seule chose qui me préoccupait, c’était de quitter mon groupe d’amis et d’atterrir dans un pays relativement inconnu, avec une langue pointue et difficile et des saucisses au petit-déjeuner (ce n’est pas un cliché, on m’a servi de la charcuterie au petit déjeuner en Allemagne). Non merci.
Treize ans était peut-être un peu trop jeune pour moi. Aujourd’hui j’ai à peine plus du double de cet âge-là et l’une de mes plus belles expériences scolaires fut mon année Erasmus à Berlin. À vingt ans, c’était parfait. Je ne suis plus étudiante, je n’ai plus quatre mois de vacances par an (au bas mot), mais quand je voyage, je me sens revenir à cette époque de découvertes et d’émerveillement.
Voilà pourquoi il faut absolument voyager pendant ses études :
1) C’est maintenant que ça vous coûtera le moins cher.
J’ai bénéficié d’une bourse Erasmus alors que je n’étais jamais éligible à aucune aide. Je vivais dans un petit appartement en colocation et je n’avais pas besoin de plus. Ma carte d’étudiante me servait de carte de transport et m’ouvrait les portes des musées. Bref, avec un budget d’étudiante, j’ai vécu six mois royaux !
2) Aucune attache !
Avant de s’installer (dans la vie, dans un appart, dans une ville avec vos trois labradors et vos deux poissons rouges), c’est le moment idéal pour se lancer sur les routes. Statistiquement, il y a moins de chance que vous soyez retenus au pays par un prêt immobilier / un(e) époux(se) / deux chats / trois enfants. La vie de nomade digital prouve que l’on peut très bien, à l’âge adulte, voyager, travailler et élever une famille. Mais il faut bien admettre que la plupart des étudiants deviendront des sédentaires dès la fin de leurs études.
3) Phase de test.
La vie de nomade, ça vous tente ? Peut-être, peut-être pas ? En fait, vous ne savez pas trop ? Ça tombe bien, vingt ans est pile poil le bon âge pour faire des expériences et apprendre à se connaître. Et je ne parle pas de champignons à Amsterdam ! Avant mon année Erasmus, je me doutais bien que j’avais le virus du voyage. Six mois à Berlin plus tard, j’en avais la confirmation. Aujourd’hui l’un de mes projets professionnels c’est de partir travailler en Asie, probablement l’Indonésie.
4) Vous avez le droit.
Si vous lisez quelques blogs de nomades digitaux, l’un des sujets qui revient assez souvent, c’est le jugement des autres. Tout quitter quand on est certifié adulte est un choix généralement peu compris. Si, à la fin de vos études, vous décidez de vivre sur la route, vous pouvez être sûr qu’une partie de votre famille de vos amis et de votre famille désapprouvera. Ça ne vous empêchera peut-être pas de partir, mais subir les reproches de votre grande tante Milfred à chaque visite deviendra vite lassant. En revanche, quand vous êtes étudiant, vous avez la bénédiction de tous pour partir pendant six mois ou un an. « Les voyages forment la jeunesse », même Grand-tata Milfred vous le dira. D’ailleurs, si vous décidé quand même de tout quitter après, au moins ce ne sera pas perçu comme un caprice, puisque vous avez déjà vécu à l’étranger.
5) La raison la plus évidente : parce que vous allez vous éclater !
C’est quasiment garanti. Vous en doutez ? Vous êtes étudiant, ce qui veut dire que même en étant très studieux, vous avez pas mal de temps libre. Vous allez découvrir une nouvelle ville, un nouveau pays, vous allez faire des rencontres et surtout, comme disent les anglophones, vous allez sortir de votre zone de confort. Vous la connaissez celle-là, c’est celle où vous ne prenez presque aucun risques, où tout est connu, facile, confortable ! Sortir de sa zone de confort, en fin de compte, c’est l’une des meilleures choses qui pourra vous arriver.
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